Réussite de la première école marxiste francophone de la TMI French Share TweetVoici un rapport de l’école marxiste francophone de la TMI qui s’est tenue le week-end du 25-26 novembre 2017 à Satigny (Genève, Suisse).La Tendance Marxiste Internationale attache une immense importance à la théorie révolutionnaire et à l’éducation politique de ses militants. Car, comme le disait Lénine, sans théorie révolutionnaire, pas de mouvement révolutionnaire. Pour nous, il ne s’agit pas d’un intérêt académique ou du simple amour de la discussion politique. Une bonne maîtrise des idées marxistes est indispensable à la compréhension du monde dans lequel nous vivons et combattons et sans une perception correcte du fonctionnement du capitalisme, nous ne pouvons pas espérer le vaincre.C’est pour faciliter cette éducation politique que les sections francophones de la TMI ont organisé la première école marxiste en langue française. Elle s’est tenue les 25 et 26 novembre dans les montagnes de la banlieue de Genève et a rassemblé presque 80 camarades venant de 4 sections nationales différentes (Suisse, France, Belgique et Canada). Étaient aussi présents des camarades militant en Allemagne et en Italie, ainsi que Fred Weston, éditeur du site In Defence of Marxism. C’était la première fois qu’une école était organisée conjointement par plusieurs sections francophones de la TMI et le succès a été au rendez-vous.Les différents discussions et ateliers ont porté sur des sujets d’actualité, mais aussi d’histoire et de théorie. Les enregistrements audio des exposés sont disponibles ici.Le capitalisme étant un système global, l’école a débuté, après un repas d’accueil, par une session commune sur les perspectives mondiales. Le camarade Fred Weston a décrit l’évolution de la crise capitaliste, soulignant la fragilité de la « reprise » économique et la faillite totale des solutions réformistes et libérales. Il a aussi abordé l’impact profond que cette crise a eu sur la stabilité politique de la société bourgeoise, dont la fragilité a été illustrée par les dernières élections en Grande-Bretagne, en Allemagne ou en France. La discussion a permis de faire le point sur plusieurs aspects importants de ce processus de fragilisation générale de la société capitaliste, marqué par la croissance des partis réformistes de gauche (tels le PTB en Belgique ou le Labour britannique). Après cet exposé, la collecte a permis de récolter près de 600 € (700 CHF) pour la Tendance Marxiste Internationale, ce qui est un bon indicateur de l’enthousiasme des camarades.Deux ateliers parallèles ont ensuite été consacrés à l’origine de la crise économique et à la situation politique en France. Le premier atelier a été l’occasion de discuter du fonctionnement économique du capitalisme, mais aussi de la faillite des théories libérales ou réformistes qui ont commencé par nier la possibilité d’une crise avant de tenter de la régler en les noyant sous les subventions publiques ou à grands coups de politiques d’austérité. La discussion sur la France a porté sur la crise générale de la politique française, illustrée par la faillite de tous les partis traditionnels de la bourgeoisie aux dernières élections, mais aussi de la situation actuelle et de l’impasse de la stratégie de lutte adoptée par les directions syndicales ou de l’apparition de la France Insoumise. Le soir, après un (autre) bon repas, les camarades ont pu échanger de façon informelle autour d’un verre et de quelques chansons, l’occasion aussi de discuter des expériences militantes quotidiennes.Le dimanche matin, la séance fut consacrée à « intersectionnalité ou marxisme ». C’est un sujet important dans la gauche actuellement, après que des décennies de pression idéologique de la bourgeoisie aient favorisé la réapparition d’idées et de théories largement idéalistes et « post-marxistes » (c’est-à-dire en fait « anti-marxistes »). Présentées aujourd’hui comme le dernier cri en matière de théorie révolutionnaire, elles sont en réalité incapables de lutter réellement contre les problèmes qu’elles prétendent régler et ne débouchent que sur la division du mouvement ouvrier sur des lignes nationales, sexuelles, religieuses ou de genre. Cette division est d’ailleurs encouragée par la bourgeoisie comme par les directions réformistes.L’après-midi, deux ateliers parallèles furent consacrés à l’origine du stalinisme et à la planification. La question de l’URSS est un sujet important pour tout militant révolutionnaire, qui est consacré régulièrement à des questions sur le goulag ou sur la dictature stalinienne. L’exposé du camarade Caspar et la discussion qui a suivi ont permis de bien montrer le caractère contre-révolutionnaire du stalinisme, qui a détourné la révolution russe au profit de la bureaucratie avant de saboter les tentatives révolutionnaires au niveau mondial (en Chine ou en Allemagne notamment). L’atelier sur la planification a permis de montrer l’avantage immense que pourrait représenter la mise en commun des forces productives dans le cadre d’un plan déterminé démocratiquement par rapport aux besoins de la population. Cela a aussi été l’occasion de revenir sur l’expérience des usines occupées au Venezuela ou ailleurs.L’école a été un grand succès, grâce à l’enthousiasme de tous les camarades participants et organisateurs. Il faut noter particulièrement le très bon investissement d’un grand nombre de camarades dans les taches organisationnelles (rangement, accueil, etc.), ainsi que la très bonne qualité des repas préparés par les camarades germanophones. C’est une première réussite que nous renouvellerons pour construire les forces du marxisme dans les pays francophones !