Plus de 300 personnes à l’école marxiste en ligne de La Riposte socialiste Share TweetEn temps normal, les membres de la Tendance marxiste internationale au Canada et au Québec organisent un congrès annuel en mai. L’année dernière, plus de 160 personnes y ont participé. Le confinement dû à la COVID-19 nous a obligés à annuler cette réunion en personne, mais la lutte ne cesse pas pour autant. À sa place, nous avons organisé une école marxiste en ligne qui a été grandement réussie. Cet événement bilingue est la plus grande réunion marxiste que la TMI ait jamais organisée au Canada! Plus de 300 personnes y ont participé pendant trois jours, avec environ 250 participants lors de chaque séance. Face à la plus grande crise de l’histoire du capitalisme, les forces du marxisme sont en marche![Source]La COVID-19 et la crise du capitalisme mondialLe samedi 16 mai, l’école a démarré avec Fred Weston, membre de la rédaction de In Defense of Marxism, qui a présenté sur « La COVID-19 et la crise du capitalisme mondial ». Fred a commencé par expliquer la nature absolument sans précédent de la crise actuelle. Déjà affaiblie avant la pandémie du coronavirus, l’économie mondiale est maintenant en chute libre.Les répercussions de cette crise se font sentir à tous les niveaux de notre société, alors que les capitalistes poussent à la réouverture de l’économie. Se débarrassant de toute prétention à se soucier de notre santé ou de notre bien-être, la bourgeoisie est maintenant prête à sacrifier des millions de personnes sur l’autel du profit. Fred a montré comment tout cela a des effets profonds sur la conscience des travailleurs et des jeunes qui réalisent qu’il existe un virus pour les riches et un autre pour les pauvres.Si cette crise a fait remonter à la surface toutes les contradictions du capitalisme, elle a également révélé simultanément la faillite complète du réformisme. Devant la catastrophe, la bureaucratie syndicale et les réformistes de tout acabit se sont ralliés à leurs gouvernements respectifs. Fred a utilisé l’exemple du Royaume-Uni, où le nouveau chef du Parti travailliste, Sir Keir Starmer, n’a offert aucune opposition significative aux mesures irréfléchies de Boris Johnson qui ont fait du Royaume-Uni un point chaud de la COVID-19.En conclusion, Fred a expliqué que ce à quoi nous sommes confrontés aujourd’hui est l’alternative : socialisme ou barbarie. Le système capitaliste s’avère être un frein géant au développement de la société et menace de nous renvoyer en arrière. À bien des égards, nous le constatons déjà. Fred a terminé en appelant tous les camarades présents à se concentrer sur la construction des forces de la Tendance marxiste internationale.Le samedi s’est terminé par une collecte de fonds incroyablement réussie. Le fait qu’elle ait eu lieu en ligne n’a pas empêché les camarades de relever le défi et de récolter près du double de la somme récoltée l’année dernière. Ce succès montre que les camarades comprennent l’inévitabilité des luttes à venir, et sont prêts à faire les sacrifices nécessaires pour que les travailleurs aient les idées et l’organisation nécessaires pour riposter.Une analyse marxiste de la Grande DépressionLa séance du dimanche a débuté par une présentation d’Alex Grant, membre de la rédaction de Fightback sur « Une analyse marxiste de la Grande Dépression ». Alex a commencé par répéter le vieil adage : « ceux qui n’apprennent pas de l’histoire sont condamnés à la répéter ». Ce que la crise actuelle montre, c’est précisément que les capitalistes n’ont rien appris de l’expérience de la Grande Dépression et qu’ils répètent maintenant toutes leurs erreurs.Après une période de guerre, de révolutions et une récession en 1920, les capitalistes ont réussi à stabiliser l’économie et ont inauguré une période d’expansion connue sous le nom des « années folles ». Cependant, il s’agissait d’un boom spéculatif, tout comme les récentes périodes de croissance que nous avons connues. Cela a créé une bulle massive qui a fini par éclater, entraînant le krach boursier de 1929. Alex a expliqué que le véritable processus qui sous-tendait ce krach était le déclin général du système et la crise de surproduction.L’idée dominante au sein de la classe dirigeante à l’époque était celle du laisser-faire économique. Elle pensait que si l’on laissait la soi-disant main invisible agir seule, sans intervention de l’État, le « libre marché » finirait par retrouver ses esprits. Il s’en est suivi une situation où le chômage a grimpé jusqu’à 25%. L’économie s’est effondrée, déclinant d’année en année.Les répercussions sociales et politiques de la Grande Dépression étaient énormes. C’était une période de grandes turbulences où l’on assiste à la montée et à la chute de formations politiques. La Fédération du Commonwealth coopératif (précurseur du NPD) et le Crédit social trouvent tous deux leurs racines dans des tentatives différentes de régler les problèmes créés par la dépression. Le Parti communiste canadien a également joué un rôle important dans cette période, notamment dans l’organisation de la Marche sur Ottawa, au cours de laquelle des milliers de chômeurs se sont déplacés à travers le pays pour protester contre le gouvernement conservateur de Bennett.Alex a conclu en expliquant que la différence avec la situation actuelle est qu’au lieu de laisser le marché décider, les capitalistes utilisent massivement l’État pour soutenir le système. Mais cela ne fait qu’aggraver la crise du système en y ajoutant une crise de la dette. La question qui se posera à l’avenir sera la suivante : qui paie? Les capitalistes essaient déjà de faire payer les travailleurs et les jeunes pour cette crise, et cela ne peut qu’engendrer la révolution.Que sont les forces productives?Lundi, l’école a démarré avec une présentation de Rob Lyon, membre de la rédaction de La Riposte socialiste, sur la question des forces productives. Pour les marxistes, la question des forces productives est fondamentale pour comprendre l’histoire et également importante pour comprendre les événements actuels.Rob a commencé par expliquer que le concept de forces productives englobe tous les éléments liés à la capacité d’une société donnée à produire et à reproduire la vie. L’élément le plus important des forces productives est la classe travailleuse elle-même, car aucune production ne se fait sans travail. De plus, les forces productives comprennent également ce que Marx appelait les sujets du travail et les instruments du travail. Les sujets du travail sont ce à quoi le travail est appliqué dans le processus du travail, tandis que les instruments du travail sont les éléments et les outils utilisés dans le processus de production pour appliquer le travail au sujet du travail.Rob a expliqué que le passage d’un système socio-économique à un autre a toujours été déterminé par le développement des forces productives. Un point est atteint où les forces productives ne peuvent plus être contenues dans les anciennes formes de propriété. S’ensuit alors un changement radical de l’ordre social accompagné de grands bouleversements. Aujourd’hui, nous assistons visiblement à une période où le système capitaliste est un frein au développement des forces productives. C’est pourquoi nous sommes entrés dans une époque révolutionnaire marquée par de grandes turbulences et une importante radicalisation politique.Rob a terminé en expliquant que le cycle boom-récession est inhérent au capitalisme et a toujours été l’un de ses principaux attributs. Cependant, la crise actuelle n’est pas une simple récession, mais une crise organique d’un système agonisant et incapable de développer les forces productives. Il a ajouté que nous sommes à un tournant entre deux époques de l’histoire de l’humanité. L’une où le capitalisme était vieux, ralentissant et de plus en plus malade, et l’autre où nous entrons dans une période de crises abjectes – sociales, politiques et économiques.Les marxistes ne sont cependant pas des déterministes. La situation objective et son facteur principal, le développement des forces productives (leur stagnation et leur déclin), déterminent simplement le cadre dans lequel certaines actions humaines sont possibles. Cela signifie que le déclin du capitalisme ne fait que créer les conditions qui rendent possible la transition vers une société socialiste qui pourra libérer les forces productives des limites que lui impose le système actuel.Mais pour que cette transition puisse avoir lieu, il faut une organisation révolutionnaire qui puisse diriger la principale force productive, la classe ouvrière, vers le renversement de ce système pourri. Ainsi, il sera possible d’inaugurer une nouvelle ère de développement humain harmonieux, libéré de l’exploitation, de l’oppression et de la guerre.C’est précisément pour y arriver que La Riposte socialiste et la Tendance marxiste internationale existent et luttent. Notre organisation a beaucoup grandi ces derniers temps, mais nous avons besoin de votre aide pour continuer dans cette voie. Joignez-vous à nous!